La santé au travail est une thématique qui met généralement tout le monde d’accord. Employeur, salariés et élus du CSE sont unanimes sur le sujet ; ils font de l’association travail/santé une priorité.

Et ils ont bien raison ! 🤓

Vous apprendrez dans cet article ce qu’est précisément la santé au travail, comment la garantir et l’entretenir.

En plus de ce petit guide pour préserver la santé des salarié·es, nous vous livrons quelques bonnes pratiques à adopter à l’échelle individuelle.

 

La santé au travail – définition

Quand on parle d’assurer la santé des travailleurs et travailleuses, de quoi parle-t-on ?

Qu’est-ce que la santé au travail ? 

L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé de façon globale.

Effectivement, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (Préambule à la constitution de l’OMS).

Pour faire simple, être en bonne santé, c’est avoir un corps, un esprit et un rapports aux autres qui nous font nous sentir bien 🥰.

 

Important
La santé au travail désigne donc tout simplement le fait pour un·e salarié·e d’être dans de bonnes conditions physiques, mentales et sociales sur son lieu de travail.

Saviez-vous que l’on pouvait mesurer la santé au travail ?

Eh oui ! Le nombre d’arrêts maladies, d’accidents du travail, le taux d’absentéisme, la pénibilité physique et mentale et le turn-over sont des critères à prendre en compte !

Il est également possible de collecter des informations à travers des enquêtes et entretiens auprès des différents employés d’une entreprise.

Selon l’Organisation Internationale du Travail, la santé au travail vise 3 objectifs différents :

  1. Maintenir un haut degré de bien-être physique, mental et social des salariés,
  2. Prévenir les risques auxquels sont exposés les employés sur leur lieu de travail et ainsi les protéger de tous dommages,
  3. Maintenir les salariés dans un emploi adapté à leurs capacités physiologiques et psychologiques

Vous le verrez tout au long de l’article ; pour atteindre ces objectifs de santé au travail, l’employeur a plusieurs obligations 📜.

Santé au travail et QVT

La Qualité de Vie au Travail (QVT), ça vous parle ?

Récemment confondue avec la notion de « QVCT »(Qualité de Vie et des Conditions de Travail), la QV(C)T est un thème ultra présent dans les problématiques RH.

Sans aucun doute, QVT et santé au travail sont liées mais différentes.

En effet, la qualité de vie au travail a une dimension plus collective (espace commun de relaxation dans les locaux, crèches d’entreprises, télétravail, horaires flexibles…).

La santé au travail possède quant à elle une dimension plutôt individuelle (maux de dos, conflit, harcèlement, épuisement professionnel…).

Sans surprise, il n’y a pas de qualité de vie au travail sans une bonne santé au travail.

De la même façon, les conditions de travail (ainsi que le maintien dans l’emploi suite à des problèmes de santé, à un congé parental etc) impactent forcément la santé des salarié·es.

Un autre moyen de préserver la santé des équipes est tout simplement de… faire de la prévention de l’altération de la santé ⛑️.

Un homme est assis face à son ordinateur. Il sourit et lève son pouce en l'air.

 

La prévention santé en entreprise (le CSE, ce superbe acteur de la prévention !)

La prévention est sans doute l’un des meilleurs moyens de garantir des conditions de travail saines.

« Mieux vaut prévenir que guérir » est un proverbe qui prend ici tout son sens !

En matière de santé plus que tout le reste, mieux vaut prendre des précautions afin d’éviter au maximum les difficultés.  Votre employeur a donc tout intérêt à investir dans des postes de travail confortables plutôt que de voir le taux de cotisation de l’entreprise augmenter 😉.

Les membres du CSE sont particulièrement concernés par la santé des équipes. En effet, le Code du travail est clair sur le sujet. « Le CSE contribue à promouvoir la santé, la sécurité et l’amélioration des conditions de travail dans l’entreprise. [Il] réalise des enquêtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou à caractère professionnel. » (Article L2312-5).

👉 Pour traiter ces sujets en détail, le CSE peut constituer une CSSCT : Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail.

En attendant, voyons comment mettre en place cette stratégie de prévention santé dans l’entreprise !

Evaluation des risques professionnels 

La prévention santé passe nécessairement par une évaluation des risques professionnels (EvRP). Pourquoi cette évaluation des risques est une étape cruciale de la prévention ? Parce qu’il faut d’abord identifier les risques pour ensuite décider des actions les plus adaptées.

Important
Un risque professionnel est un danger potentiel dans le contexte du travail.  Exemples : travail sous pression, posture pénible, tensions émotionnelles, exposition à des produits dangereux, sexisme....

Faire une EvRP, c’est déterminer les risques auxquels sont exposé·es les salarié·es. Le résultat de cette EvRP sera donc différent selon votre secteur de travail. En effet, une personne qui travaille dans le numérique est exposée à des risques différents qu’une personne qui travaille dans le social ou dans le bâtiment. 👷‍♀️

Bon à savoir
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, les élus CSE participent à l’EvRP dans l’entreprise. Aussi, l'évaluation des risques professionnels doit être renouvelée annuellement.

DUERP – Definition

Le DUERP est également connu sous le nom de DUER. Mais, qu’est-ce que le DUER(P) ?

Le DUER(P) correspond au Document Unique d’Evaluation des Risques (Professionnels). Concrètement, le DUER(P) est une archive : c’est tout simplement le résultat de l’évaluation des risques professionnels !

Important
Le DUERP est un document qui répertorie l’ensemble des risques auxquels sont exposés les salarié·es sur leur lieu de travail.

Le Code du travail rend obligatoire la mise en place de ce DUERP.  Ce document unique facilite la mise en place d’une prévention au sein de l’entreprise. C’est l’employeur qui a généralement la charge de ce document unique.

Bon à savoir
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, le CSE est consulté sur le DUERP et sur ses mises à jour annuelles.

Pourquoi le DUERP est-il intéressant pour la santé des salarié·es ? 🤔

Parce qu’il permet toute une série de choses ! En voici quelques-unes :

  • Faire l’inventaire des incidents déjà survenus
  • Estimer la dangerosité des risques présents (faible, moyenne, grave, mortelle)
  • Déterminer les priorités en matière de prévention (rappel des gestes à effectuer, mesures de protection collectives, recours à un·e intervenant·e en prévention des risques)
  • Estimer l’efficacité des actions de prévention déjà conduites
  • Déterminer la proportion de salariés exposés aux risques professionnels
Important
L’employeur met le DUERP à disposition des élus CSE. Aussi, il doit l’actualiser (Article R4121-1 du Code du travail).

Assurer la santé au travail grâce à la formation 

Évidemment, la formation est essentielle à la démarche de prévention santé en entreprise.

Se former, c’est acquérir un certain nombre de connaissances sur un sujet. Les formations vous transmettent les conduites à adopter en cas d’accident, les mesures préventives à suivre, la signalisation des risques de sécurité, les précautions à prendre… Autant vous dire que toutes ces connaissances sont particulièrement utiles si vous travaillez au contact d’amiante ou d’agents cancérogènes !

Bon à savoir
Les élu·es CSE bénéficient aussi d’un droit à la formation. On retrouve notamment la fameuse formation en SSCT.

La formation professionnelle, c’est à la fois une obligation de l’employeur et un droit des salariésIntérimaires, CDD et nouveaux arrivants en bénéficient également 😉.

Parmi les formations professionnelles obligatoires, on compte une formation pour protéger la santé des salarié·es et assurer leur sécurité au travail. Selon le Ministère de l’Economie, cette obligation de formation s’accompagne d’une obligation de résultat.

Important
Les formations obligatoires sont rémunérées comme du temps de travail. D’ailleurs, elles doivent également être dispensées pendant le temps de travail.

Saviez-vous qu’il existe 3 niveaux de prévention des risques professionnels ?

On parle effectivement de prévention primaire, secondaire et tertiaire. (Les formations santé et sécurité au travail font partie de la prévention secondaire.)

La prévention primaire est celle qui agit directement à la source : elle vise à diminuer l’apparition des risques. (Par exemple, remplacer un produit dangereux par un autre moins dangereux.)

La prévention secondaire permet de diminuer la dangerosité des risques lorsque ceux-ci sont avérés. (Par exemple, former les salarié·es à la manipulation de certaines substances).

Enfin, la prévention tertiaire est celle qui permet de diminuer les conséquences des risques lorsqu’un incident a lieu (Par exemple, mettre en place un programme d’accompagnement pour les victimes de harcèlement).

 

Préserver sa santé mentale et physique : les petites astuces

 

Vous l’aurez compris, garantir la santé des salarié·es est une obligation de l’employeur ; c’est aussi l’une des nombreuses missions des élus CSE. Cependant, à l’échelle individuelle, rien n’empêche d’adopter quelques bonnes pratiques pour être en forme au travail 🏋🏻.

 

Une femme est assise en tailleur sur son bureau. Elle médite en fermant les yeux.

TMS – Définition & causes 

Les troubles musculo-squelettiques sont un ensemble de maladies qui sont localisées au niveau inférieur ou autour des articulations. Ces TMS touchent les muscles, les tendons et les nerfs (tendinite, syndrome du canal carpien…). Ils affectent les membres supérieurs et le bas du dos : poignets, mains, doigts, coudes, épaules, rachis ou encore genoux.

Important
Les conséquences des troubles musculo-squelettiques sont nombreuses. Pour les salarié·es, elles entraînent très souvent des incapacités permanentes (dans 45% des cas selon les chiffres de l’Assurance Maladie). Côté chef·fes d’entreprise, les TMS représentent 30% des arrêts de travail.

Quant aux causes de ces troubles, sans surprise, les conditions de travail sont le déclencheur n°1 des TMS.                       

Une mauvaise position assise, un écran d’ordinateur mal placé, ou le fait de travailler debout, sont des exemples de sédentarité au travail qui peuvent entraîner des problèmes de dos ou autres TMS. Aussi, les activités de travail répétitives, l’exposition à des vibrations, ou à du stress favorisent l’apparition des TMS.

 

TMS – traitement & solutions

Evidemment, le meilleur moyen d’éviter les TMS, c’est de supprimer les facteurs qui les favorisent ! Autrement dit, adieu mauvaises postures, travail debout, et sédentarité pour redonner une santé de fer aux salarié·es 💪.

Pour supprimer les facteurs qui favorisent les TMS, deux solutions incontournables :

  1. Améliorer l’ergonomie du poste de travail 
  2. Bouger

Si la première relève de la responsabilité de l’employeur (article L4121 du Code du travail) qui doit s’assurer que chaque salarié·e est protégé·e physiquement et que son lieu de travail est adapté aux tâches qu’il/elle effectue pour éviter toute blessure, la deuxième solution peut être encouragée par les membres du CSE et les RH.

Pour traiter au mieux les TMS, il faut donc inciter les salariés à bouger, et croyez-nous, ce n’est pas chose facile ! Selon les chiffres de l’Assurance Prévention, 76% d’entre nous ne parviennent pas à faire les 10 000 pas par jour recommandés par l’OMS.

Voici quelques conseils pour bouger un peu plus au cours d’une journée de travail.

En dehors du fait de venir travailler à pied ou à vélo, faites en sorte que votre activité physique ne s’arrête pas dès que vous vous asseyez à votre bureau 😉.

Faire un petit tour des locaux le matin et le soir pour saluer ses collègues est un bon moyen d’allier mouvement et bonne humeur au travail. Vous pouvez également passez des appels en marchant, aller voir un·e collègue à l’étage. Pensez à vous étirer au moins deux fois durant votre journée de travail. Enfin, ravitaillez-vous souvent en eau afin de vous forcer à vous lever !

 

Prévenir les RPS, ennemis n°1 de la santé mentale

Finissons cet article sur la santé au travail avec un dernier acronyme (pour la forme 🤹) !

RPS – Définition & causes 

Les RPS désignent tout simplement les Risques PsychoSociaux. Leur définition ? 🧠

Les risques psychosociaux correspondent à des danger potentiels pour le bien-être physique et mental des salarié·es.

Important
Les RPS peuvent entraîner des conséquences extrêmement graves : augmentation des accidents du travail, dépression, troubles du sommeil, burn-out…

Comme les TMS, les RPS ont pour principale cause les conditions de travail. L’insécurité de la situation de travail, un manque d’autonomie, de fortes exigences émotionnelles ou encore des horaires atypiques ou imprévisibles sont des exemples de facteurs à l’origine des RPS.

RPS – traitement & solutions

Là aussi, pour traiter les RPS, mieux vaut s’attaquer aux causes plutôt qu’aux symptômes. Autrement dit, un baby-foot n’améliorera aucunement votre santé mentale si vous êtes en permanence exposé·e au stress.

Pour prévenir les RPS, deux solutions complémentaires s’offrent à l’employeur et aux élus CSE :

  • Revoir les modes d’organisation du travail dans l’entreprise
  • Accompagner les salarié·es sur le plan psychique

La première piste est garantie par le Code du travail et est généralement abordée avec la direction lors des consultations CSE.

Pour ce qui est de l’accompagnement des équipes sur le plan psychique, il incombe aux élus CSE. En effet, ces derniers disposent d’un local dans lequel ils peuvent accueillir les salarié·es qui ressentent le besoin d’échanger. Cela peut concerner une charge de travail excessive, une mauvaise répartition des tâches, un climat de travail jugé désagréable (relations difficiles avec les collègues et/ou la hiérarchie…). 

Dans ce type de cas de figure, les élus CSE sont en mesure de signaler les problèmes : exercice du droit d’alerte, saisi de l’inspection du travail, recours à des expertises CSE… Le piège est de traiter les problématiques individuelles à l’échelle collective.

Dans de nombreuses situations, les membres du CSE peuvent également prodiguer des conseils aux salarié·es (les inciter à poser leur congés, encourager la prise de pause, communiquer sur le droit à la déconnexion).

Bon à savoir
À l'université d'Helsinki, des recherches ont mis en évidence les résultats suivants : les risques de contracter une maladie cardiovasculaire sont diminués chez les personnes qui prennent de longs congés. Une raison de plus pour inciter les salarié·es à déconnecter !

Parce que les élus CSE ont déjà énormément de missions depuis le passage du CE au CSE, et parce qu’ils ne sont pas non plus diplômés en santé mentale, nous vous conseillons de faire appel à des professionnel·les du bien-être mental

Il peut s’agir d’un·e psychologue du travail et/ou des prestataires spécialisés en santé mentale au travail 🍀.

Vous l’aurez compris, la santé au travail ne peut être envisagée que dans sa globalité. C’est un état précieux que votre employeur se doit de préserver !

l’article a répondu à ces questions

  • Pourquoi la santé au travail ?
  • Comment lutter contre les maladies professionnelles ?
  • Quels sont les moyens de prévention santé et sécurité au travail ?
  • Comment mettre en place un programme de santé au travail ?
  • Qu’est ce que la santé morale en entreprise ?
  • Comment améliorer la santé psychique des salariés ?
  • Que dit la loi pour renforcer la prévention santé au travail ?
  • Comment améliorer la santé psychique des salarié·es ?
  • Quels sont les RPS les plus fréquents ? Quelles sont les solutions aux RPS ?
  • Comment les élus CSE peuvent-ils lutter contre les risques psychosociaux ?
  • Quels sont les TMS les plus fréquents ?
  • Comment traiter les TMS ? Quelles sont les solutions aux TMS ?
  • Quelle différence entre santé au travail et QVT ?
  • Comment le CSE peut améliorer le bien-être mental en entreprise ?

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