Le comité social et économique (CSE), selon qu’il s’instaure au sein d’une entreprise comptant entre 11 et 49 salariés, ou dans une entreprise de plus de 50 salariés, a des attributions différentes.
En effet, le CSE moins de 50 salariés remplace l’instance de la délégation du personnel (DUP). De son côté, le CSE de plus grande taille se substitue à deux instances supplémentaires : le comité d’entreprise (CE) et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Mais, quelles sont les particularités de ces CSE de moins de 50 salariés ?
Le CSE moins de 50 salariés assure l’ancien rôle de la DUP
Ce qu’il faut essentiellement retenir du CSE moins de 50 salariés, c’est qu’il assure les missions autrefois dévolues aux délégués du personnel (article L2312-6 du Code du travail). En assurant l’ancien rôle de la délégation unique du personnel (DUP), le CSE de moins de 50 salariés est chargé de :
- Communiquer au dirigeant les réclamations aussi bien individuelles que collectives, émises par toute personne sous l’autorité de l’employeur (salariés, salariés temporaires, stagiaires, etc.) ;
- Mettre en œuvre les actions garantissant la santé, les bonnes conditions de travail et la sécurité de tous ces membres de l’entreprise.
Sur ce dernier sujet, le CSE peut lancer et suivre des enquêtes en cas d’accidents du travail et de maladies professionnelles (ou à caractère professionnel). Les élus CSE sont également consultés sur les questions d’inaptitudes d’un salarié.
À noter qu’ils peuvent également faire remonter à l’employeur toutes les réclamations des salariés temporaires. Les réclamations des salariés peuvent concerner les questions de rémunération et d’accès aux moyens de transport ainsi que les installations collectives.
Le CSE moins de 50 salariés et l’exercice du droit d’alerte
Comme dans tout CSE, l’élu d’un CSE entreprise de moins de 50 salariés dispose d’un droit d’alerte. S’il constate l’imminence ou la gravité d’un danger, comme un accident, une maladie, ou une atteinte aux droits des personnes, il en avertit l’employeur. Le petit CSE peut alerter l’employeur par courrier, par téléphone, ou de visu.
Les situations susceptibles de se produire dans la majorité des structures, et qui justifient le recours au droit d’alerte, concernent
l’atteinte aux droits des personnes (article L. 2312-59 du Code du travail) :
- Harcèlements ;
- Violences physiques ou morales ;
- Diffamation ;
- Discriminations ;
- Atteinte aux libertés individuelles.
Après avoir été averti, l’employeur ouvre une enquête qui sera supervisée avec l’élu à l’origine de l’alerte. En cas de désaccord sur sa véracité ou sur l’issue de l’enquête, le bureau de jugement du conseil de prud’homme peut être saisi par l’élu ou le salarié concerné par l’alerte.
En cas de danger grave, l’employeur lance toute procédure garantissant au maximum la sûreté des travailleurs (article L4132-5 du Code du travail).
Le CSE moins de 50 salariés a également la possibilité de saisir l’inspection du travail. L’inspection du travail intervient en cas de plaintes ou d’observations situées dans son champ d’application :
- Prévention des risques professionnels ;
- Sécurité ;
- Droit du travail.
La réunion du CSE moins de 50 salariés
En vertu de l’article L. 2315-21 du Code du travail, le dirigeant d’une structure de moins de 50 salariés reçoit les élus CSE au moins une fois par mois. La réunion du CSE moins de 50 salariés s’organise d’après un calendrier établi conjointement.
Les CSE entreprise de moins de 50 salariés ne comptant qu’entre 1 et 2 titulaires, les réunions CSE s’organisent différemment de celles des plus gros comités.
En l’absence de secrétaire, il n’y a pas rédaction d’ordre du jour qui liste les différents sujets à aborder. À la place, il revient aux élus CSE d’inscrire leurs réclamations sur un document. Le document en question doit être remis à l’employeur au minimum 2 jours ouvrables avant la date de la réunion.
Lors de la réunion CSE, le dirigeant répond à toutes les questions avant de consigner ses réponses par écrit dans un registre des
réclamations du comité. L’employeur dispose de 6 jours ouvrés pour accomplir cette tâche. Les élus CSE accèdent à ce registre à tout moment. Aussi, le contenu de ce registre doit être partageable à l’inspection du travail n’importe quand.
Si les réclamations à lui adresser sont très spécifiques et soulèvent des questions particulières, l’employeur pourra rencontrer les
élus :
- En tête à tête ;
- Selon la catégorie professionnelle ;
- Selon le service/la spécialité.
Quelles formations pour les élus des petits CSE ?
Qu’importe la taille du CSE, chaque élu sans exception bénéficie du droit à la formation. Les membres de CSE entreprise de moins de 50 salariés sont donc également formés sur les sujets liés à la santé, la sécurité et les conditions de travail (article L. 2315-18 du Code du travail).
La formation initie les élus à repérer les risques professionnels. La formation leur apprend également à analyser les conditions de travail établies dans l’entreprise et à les améliorer. Aussi, les élus CSE s’instruisent de méthodes leur permettant de faire de la prévention sur tous ces sujets !
Cette formation tient compte, d’après l’article R. 2315-10 du Code du travail :
- Des caractéristiques de la branche professionnelle de l’entreprise ;
- Des caractères spécifiques de l’entreprise ;
- Du rôle du représentant au comité social et économique.
Les élus des CSE entreprise de moins de 50 salariés jouissent également du droit de demander tout document utile en lien avec les sujets de sécurité, santé et conditions de travail (article R. 2312-3 du Code du travail).
En revanche, les élus de CSE moins de 50 salariés ne peuvent suivre la formation économique. La formation économique est effectivement réservée aux CSE de plus de 50 salariés.
Toutes les autres formations sont à négocier avec l’employeur, faute de budgets automatiquement alloués aux CSE entreprise de moins de 50 salariés.
Quel budget pour les CSE moins de 50 salariés ?
La grande question qui revient le plus souvent lorsqu’on aborde le sujet des CSE moins de 50 salariés est justement celle des moyens octroyés : quels budgets pour ces petits CSE ? Quel matériel à disposition ?
Pour rappel, les CSE moins de 50 salariés ne disposent ni d’un budget de fonctionnement, ni d’un budget œuvres sociales. Aucun de ces deux n’est dû par l’employeur. Toutefois, il est possible que le dirigeant, de sa propre initiative (ou suivant les discussions pré-électorales), alloue ces subventions. Un employeur qui fait le choix d’allouer un budget au CSE moins de 50 salariés favorise le bien-être de ses salariés. Effectivement,alloué un budget aux petits CSE permet aux élus d’améliorer la qualité de vie des collaborateurs en augmentant leur pouvoir d’achat. Le budget permet également de financer le fonctionnement quotidien du petit CSE.
Il est toutefois obligatoire pour l’employeur de donner les moyens minimums au CSE pour fonctionner. En l’absence de moyens accordés, l’employeur se rend coupable de délit d’entrave. Il doit ainsi mettre à sa disposition un local où se réunir et travailler (article L. 2315-20 du Code du travail), d’une superficie décente au regard du nombre d’élus CSE ! Les factures d’électricité et les
frais d’entretien sont à la charge de l’employeur.
Sans subvention de fonctionnement, les élus de CSE moins de 50 salariés bénéficient du matériel nécessaire à la bonne conduite de leurs missions :
- Téléphone ;
- Ordinateur ;
- Internet ;
- Fournitures de bureau.
Enfin, la communication du CSE est à prendre en compte même à l’échelle des CSE moins de 50 salariés. Il est donc impératif pour l’employeur d’allouer aux élus des panneaux d’affichage destinés à la transmission d’informations aux salariés.
(Article L2315-15 du code du Travail)
Ainsi, même si les CSE moins de 50 salariés partagent certaines moyens et attributions avec les plus gros comités, leurs différences doivent être connues. La finalité est que chaque élu CSE puisse intégrer des problématiques propres à la taille du comité !
L’article a répondu à ces questions
- Quelles sont les attributions d’un CSE moins de 50 salariés ?
- Quelles formations pour les élus d’un CSE moins de 50 salariés ?
- Quels moyens alloués aux petits CSE ?
- A quelle fréquence se tiennent les réunions CSE ?
- Qu’est-ce que le droit d’alerte ?
Une de vos interrogations demeure sans réponse ? Partagez-la en commentaire, et nous y répondrons avec plaisir.
LES RESSOURCES
- Article L. 2312-6 du Code du travail: les attributions de la délégation du personnel au CSE
- Article L. 2312-59 du code du travail: le droit d’alerte des élus
- Article L. 2315-18 du Code du travail: formation au bénéfice des élus des petits CSE
- Article L. 2315-20 du Code du travail: mise à disposition d’un local pour les élus
- Article L. 2315-21 du Code du travail: réception des élus par l’employeur
- Article L. 4132-5 du Code du travail: actions de l’employeur en cas de danger grave
- Article R. 2312-3 du Code du travail: droit à la documentation
- Article R. 2315-10 du Code du travail: contenu formation obligatoire
Bonjour, je vous remercie pour cet article tres enrichissant, si j’ai bien compris, pour le cse de moins de 50 salaries, l’élection du tresorier et secretaire n’est pas obligatoire. Auriez-vous la gentillesse si c’est possible de me fournir l’article de loi le précisant?
En vous remerciant d’avance
Cordialement
Bonjour Hassane et navrée pour l’absence de réponse jusqu’à présent : les vacances de juillet sont passées par là 🙂 Merci pour ce commentaire qui fait très plaisir ! Je suis ravie que l’article vous ait plu.
Concernant l’article de loi, il s’agit de l’article L2315-23 du Code du travail figurant dans la section des dispositions particulières des entreprises d’au moins 50 salariés. Les CSE des plus petites structures, non dotées de la personnalité civile, ne sont pas concernés par l’obligation.
À bientôt sur CSE Officiel 🙂
Bonjour,
titulaire CSE dans une entreprise de moins de 50 salariés, un salarié me demande de m’occuper de son dossier de demande de logement 1% patronal.
Est à moi de le faire pour au DRH ?
sachant que nous n’avons ni local ni pc à dispo.
Merci
Magalie
Bonjour Magali et merci pour votre commentaire 🙂
Normalement, le salarié doit s’adresser au responsable action logement de l’entreprise, ce qui ne semble pas être votre cas. Rapprochez-vous de votre DRH à qui la tâche revient, a priori.
J’ajouterai que votre employeur est normalement tenu de vous donner les moyens de fonctionner normalement, ce qui comprend la mise à disposition d’un local où se réunir, travailler, et d’un outil comme le PC pour remplir vos tâches. En l’état, il s’agit d’une situation assimilable à un délit d’entrave.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions ! À bientôt sur CSE Officiel 🙂
Bonjour
Actuellement élue dans un CSE de moins de 50 personnes, le CSE a réussi à négocier un budget. nous rencontrons problème de structure car n’ayant pas de personnes morales, il ne nous est pas possible d’ouvrir de compte bancaire.
Or en navigant sur interne, nous avons constaté que de nombreuses banques proposaient l’ouverture d’un compte bancaire pour les CSE de mois de 50 personnes. Comment est-ce possible ?
Est-il possible dans un CSE de moins de 50 personnes de nommer un trésorier et un secrétaire et donc de leur donner un statut de personne morale.
merci par avance pour votre aide.
cdt
Isabelle
Bonjour Isabelle et merci pour votre question très pointue !
Il est en effet possible pour l’employeur d’octroyer une subvention – félicitations, c’est une bonne nouvelle. Rien ne vous empêche de désigner un trésorier et un secrétaire, tant que ce n’est pas la même personne. Ces deux nominations sont simplement obligatoires pour les CSE représentant au moins 50 salariés, ce qui n’empêche donc pas les plus « petits » CSE de le faire également.
Pour ouvrir un compte bancaire à un CSE, la banque demande une copie du procès-verbal de la réunion durant laquelle le trésorier a été élu et le désignant comme gestionnaire du compte, une copie du règlement intérieur du CSE et un extrait du procès-verbal des élections. Un CSE de – de 50 salariés qui aurait élu son trésorier a la possibilité de fournir tous ces documents, ce n’est pas difficile.
Mais je m’interroge comme vous sur la question de la personnalité morale… Je n’ai pas trouvé d’articles de loi à vous montrer. Je vous suggère de solliciter l’inspection du travail qui saura vous répondre. N’hésitez pas à revenir vers moi si vous avez obtenu des réponses concrètes – et je ferai de même de mon côté si je trouve quelque chose 🙂
À bientôt sur CSE Officiel !
Bonjour,
je suis titulaire d’un CSE d’une entreprise de moins de 50 salariés (dans les faits, il y a 2 collèges de moins de 50 salariés : 4 titulaires (2 cadres, 2 non-cadres) et une suppléante), et j’ajouterais que mon employeur a balayé d’un revers de main l’obligation de mettre à notre disposition un local, un ordinateur, un téléphone…
Mes questions :
– Comment faire pour lui faire comprendre ,sans le froisser, que nous avons besoin d’un local ?
– Faut-il un local spécifique au CSE ou peut-on utiliser une salle de réunion à la demande ?
– Est-ce au CSE à mettre en place un dispositif « exercices d’évacuation incendie » ?
– Est-ce qu’une UES ne serait pas nécessaire dans notre cas ? SI oui, comment met-on en place une UES ?
Merci
Céline
Bonjour Céline, merci pour votre commentaire ! Je vous présente mes excuses pour mon retard de réponse : je n’avais plus accès à l’espace commentaire 🙂
Votre employeur commet un délit d’entrave en ne vous donnant pas les moyens de fonctionner (nous avons rédigé un article sur le sujet, si ça vous intéresse). S’il refuse, après discussion officielle en réunion, il s’expose à des poursuites judiciaires (amende et quelques années d’emprisonnement).
Un local spécifique est l’idéal, pour la salle de réunion, tant que vous pouvez en disposer librement et à tout instant, c’est valable.
C’est à l’employeur de mettre en place ce dispositif (mais vous pouvez être force de proposition lors d’une réunion dédiée pour trouver un prestataire, cela peut rentrer dans les attributions santé, sécurité et conditions de travail, des élus).
Et concernant l’UES, je suis un peu moins calée sur le sujet, donc je préfère vous encourager à solliciter l’avis d’un juriste spécialisé dans le droit du travail 🙂
J’espère avoir pu vous être utile ! À bientôt sur CSE Officiel.
Bonjour,
Nous sommes une entreprise de moins de 50 salariés.
Nous sommes 2 Titulaires: (moi pour le collège ETAM et mon collègue pour le collège OUVRIER;
Je vais partir en retraite dans quelques mois et je voulais savoir si le CSE devait revoter après mon départ car il n’y a aucun suppléant?
Je vous remercie pour votre réponse.
Maryline.
Bonjour Maryline, merci pour votre question 🙂
Le renouvellement des élections du CSE dépend de plusieurs conditions.
L’Article L2314-10 du Code du travail mentionne effectivement que le CSE n’a pas à réorganiser d’éléctions si votre départ en retraite intervient moins de 6 mois avant la fin de votre mandat.
Cependant, si vous partez en retraite dans plus de 6 mois et que vous cumulez les deux conditions qui suivent, des élections partielles sont effectivement à organiser.
Condition 1 : un collège électoral n’est plus représenté
Condition 2 : le nombre des membres titulaires du CSE est réduit de moitié ou plus
J’espère avoir pu vous aider, à bientôt dans l’espace commentaire 🙂
Je vous remercie beaucoup.
bonjour
je n’ai pas vraiment compris….
« Condition 2 : le nombre des membres titulaires du CSE est réduit de moitié ou plus »
dans un établissement de – de 50 salaries
collège unique
il y aurait du avoir 2 titulaires et 2 suppléants
devant le manque de candidats seul 2 titulaires ont été élus sur une liste syndicale
carence pour les suppléants
puis démission de l’une des titulaires 1 an après son élection, je me retrouve donc seule car pas de suppléants pour remplacer la titulaire.
donc étant 2 forcement le nombre des membres titulaires du CSE est réduit de moitié
question 1 puis je continuer a participer aux réunions CSE seule avec mon directeur ?
question 2 est il dans l’obligation d’organiser de nouvelles élections ? totale ou partielle ?
question 3 quelles sont les formations obligatoires pour un titulaire ?
je vous remercie
Céline
Bonjour Celine, et merci pour votre commentaire 🙂 !
Le fait que vous puissiez ou non continuer à participer seule aux réunions CSE dépend notamment du temps qu’il vous reste avant la fin de votre mandat. S’il vous reste moins de 6 mois avant que votre mandat se termine, alors vous pouvez effectivement continuer de fonctionner à effectif réduit.
En revanche, si votre mandat prend fin dans plus de 6 mois, alors l’employeur est dans l’obligation d’organiser des élections partielles.
Concernant votre troisième et dernière question, deux formations CSE sont à ce jour obligatoires pour les élus titulaires :
– la formation économique (obligatoire uniquement pour les entreprises de + 50 salariés)
– la formation SSCT (Santé Sécurité et Conditions de Travail)
J’espère avoir pu vous aider 🙂
Pour davantage d’informations sur le CSE et son fonctionnement, n’hésitez pas à vous abonner à notre newsletter et à suivre l’actualité CSE sur le LinkedIn de CSE Officiel